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01 octobre 2013

L' exorcisme un mot tabou.



Un mot tabou, barbare, qui fait peur. Sous ce vocable se cache une multitude de choses dans lesquels le commun des mortels a de la difficulté à s’y retrouver.

Cet article de vulgarisation et succinct va remettre, je l’espère les pendules à l’heure pour que tout le monde puisse comprendre.

Au niveau religieux, il y a :

1. La possession

Possession totale ou par cohabitation, l’âme de la personne quitte son corps soit totalement ou par intermittence. La personne laisse le pouvoir total à un esprit possesseur ou à plusieurs et ne se souvient de rien pendant qu’elle est habitée.

2. La mandations avec ou sans infiltration

Quand une personne demande et sollicite les esprits, pour influencer de façon négative, la vie d’une autre personne de différentes manières. L’esprit malfaisant ou spectre maléfique peut être hors du corps ou infiltré dans un des corps énergétiques de la personne. Il se complaît dans les bases vibrations et ne désire pas d’aide.

3. La supplication avec ou sans infiltration

Personnes décédées qu’on appelle âme errante qui reste dans l’astral pour différentes raisons :

1. Attachement matériel, 
2. Attachement émotionnelle aussi bien des personnes de l’entourage que de l’âme errante.
3. Problème à régler ou demande particulière avant de partir définitivement (pardon, regret, etc.)
4. L’âme n’a pas pris conscience qu’elle est décédée. 

Elle est nomade, avec ou sans infiltration des corps énergétiques. Elle se nourrit de l’énergie de la personne ou des personnes de son entourage. Cela peut être parfois un proche décédé ou un total inconnu. 

Même si ces âmes ne nous veulent pas de mal, elles finissent à la longue par avoir une influence négative. Leurs actions sont faites pour attirer l’attention, car elles ont une demande à faire et c’est un appel à l’aide.

Les autres termes utilisés pour décrire des manifestations diaboliques :

L'obsession, qui est une suite de tentations plus violentes et plus prolongées que les tentations ordinaires.
La vexation, par laquelle le démon peut causer des troubles dans la santé, les biens matériels, les affections humaines, le travail, etc.
Les infestations, qui peuvent atteindre différents objets, des maisons, des animaux.
L’état de dépendance du démon, dont la cause est un pacte avec lui.



Dans la même lignée, mais qui ne fait pas partie de l’exorcisme et pas forcément religieux :

Libération de lieu d’habitation ou bénédiction  d'habitation en terme religieux

1. Le fantôme a un attachement à un lieu, ne se nourrit pas de l’énergie des personnes, c’est le lieu qui le nourrit. Il ne désire pas d’aide et se plait là où il est. 

2. Nos habitations sont imprégnées de la mémoire des gens qui y habitent, c’est pourquoi même après un déménagement ou un décès, il reste toujours des mémoires résiduelles ou égrégores. Nos murs, nos objets gardent la mémoire de nos histoires, surtout s’il s’agit d’actes de violence, telle une maison où il y a eu un meurtre, un suicide, de la négativité et de l’agressivité à outrance. 

3. Il peut y avoir d’autres problèmes concernant nos habitations, mais ceux-ci relèvent de la géobiologie.

Envoûtement :

1. Envoûtement par Sorcellerie (sorts jetés contre notre personne, habitation, animaux, travail, etc.). Ce premier point peut être compris dans la mandations, citée plus haut.

2. Envoûtement par les pensées négatives obsessionnelles et continues d’autres personnes à notre encontre

3. Auto-envoûtement par nos propres pensées négatives et obsessions continuelles.

Parasitage :

1. Par les émotions des autres (lorsque quelqu'un vit une émotion négative : colère, mauvaise humeur, déprime et que tout d’un coup nous nous mettons à vivre également cette émotion, nous nous sommes alors laissés envahir et parasiter par le champ énergétique de l’autre personne.

2. Par nos propres pensées négatives et redondantes.

3. Par les ondes de la TV, de ordinateur, des micro-ondes, du cellulaire, du compteur intelligent, du Wi-Fi, etc.

L’exorcistat reste une mission, un appel de l'âme et ne peut être pratiquer par tous.  Ce n'est pas parce qu'on le souhaite que l'on peut où que l'on est apte à le pratiquer.




Je vous béni avec Jésus et Marie, soyez forts de votre foi en Dieu.
Mgr Antonio Maria

24 décembre 2012

Le sens de Noël


Pour les chrétiens, la fête de Noël (du latin natalis, "naissance", "nativité") célèbre la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Sauveur attendu, annoncé par les prophètes.

Jésus veut dire en hébreu "Dieu sauve". Ce nom même révèle son identité et sa mission, sauver les hommes et les conduire vers le Père.

La naissance de Jésus est le coeur de ce qu'on appelle le "mystère de l'Incarnation": "Au temps établi par Dieu, le Fils unique du Père, la Parole éternelle, s'est incarné : sans perdre la nature divine, Il a assumé la nature humaine".

Le Credo - également appelé « Je crois en Dieu » -, récité au cours de chaque messe dominicale, résume ainsi cet événement : « Pour nous les hommes et pour notre salut, Il descendit du ciel. Par l'Esprit Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme ».

Le Fils de Dieu s'est fait homme !

Comme le racontent les évangélistes Luc et Mathieu, Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire ». Dans les environs, se trouvaient des bergers. L'Ange du Seigneur s'approcha et leur dit : « Aujourd'hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ».

« Rien de merveilleux, rien d'extraordinaire, rien d'éclatant n'est donné comme signe aux bergers, commentait récemment le pape Benoit XVI. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l'enfant, avec son besoin d'aide et sa pauvreté ».

Cette simplicité est frappante en effet : le fils de Dieu n'est pas venu avec puissance ni grandeur visible. Il ne s'est pas imposé. Ainsi, en l'absence de place dans la salle commune, Il s'est contenté d'une mangeoire, habituellement réservée aux animaux.

Dans l'étonnant déroulement de cet évènement inouï - le Fils de Dieu s'est fait homme ! -, les Pères de l'Eglise ont vu bien des signes : d'abord parce que l'enfant de Bethléem est né pauvre parmi les pauvres qu'étaient les bergers.

Egalement parce qu'enfant, il est faible et sans défense. Jésus vient ainsi parmi les hommes en partageant en tout leur condition humaine, à l'exception du péché. Il dira d'ailleurs plus tard « J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! ».

Il ne parlait pas, alors, des circonstances de sa naissance. Mais il exprimait ce que nous constatons lors de sa naissance : Il s'identifie à chacun de nous. « Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ».

Par ailleurs, la venue des rois mages manifeste que le Fils de Dieu est venu pour les hommes de tous les pays et de tous les temps. Et en effet, à la fin de sa vie terrestre, Jésus enverra ses apôtres en mission en leur disant : « Allez dans le monde entier, proclamez l'Evangile à toute la création ». 

La mangeoire, enfin, symbolise l'autel. Pour vivre, l'homme a besoin de nourriture. Mais, comme Jésus le dira souvent au cours de sa vie publique, l'homme n'a pas seulement besoin de pain, il a aussi besoin de nourriture pour son âme, d'un sens à donner à sa vie. C'est pourquoi les Pères de l'Eglise considèrent que la mangeoire est le symbole de l'autel, sur lequel est déposé le Pain, qui est le Christ lui-même : la vraie nourriture pour le cœur. De même, dans l'hostie consacrée au cours de la messe, il a l'humble apparence d'un morceau de pain.

A Noël Dieu se donne aux hommes

Dieu se donne aux hommes, à Noël, en la personne de Jésus-Christ, comme au cours de chaque messe célébrée quelque part dans le monde.

C'est pourquoi Noël est la fête des dons, pour imiter Dieu qui s'est donné Lui-même aux hommes.

Malgré les temps difficiles que nous traversons, la célébration de Noël nous rappelle que Dieu ne cesse de répandre dans le cœur des hommes des sentiments de paix, d'amour et de confiance.

Le message de Noël résiste aux violences et aux effondrements. La naissance de Jésus est le signe de la vie qui ne cesse de se renouveler telle une source permanente d'espérance pour le monde.

Quoiqu'on ignore le jour et l'heure précis de la naissance de Jésus-Christ, Noël est célébré depuis des siècles dans la nuit du 24 au 25 décembre. Les chrétiens donnant à cet évènement le sens de ce qui est pour eux la venue de la vraie lumière - celle du Christ -, le choix de cette date est à mettre en lien avec le solstice d'hiver, moment où le jour prend peu à peu le pas sur l'obscurité. L'heure de minuit est tout aussi symbolique : elle marque l'arrivée d'un jour nouveau.


Je vous béni avec Jésus et Marie, soyez forts de votre foi en Dieu.
Mgr Antonio Maria

L'ange Gabriel


Comme l’observe saint Thomas, le seul voisinage, le seul contact de l’ange suffisent pour nous rendre meilleurs. Le saint enseigne, en effet, qu’en se tournant vers les anges inférieurs ou vers les âmes humaines, et en s’approchant d’elles, les esprits célestes les fortifient en leur communiquant quelque chose de leur propre perfection. Le feu rayonne et répand autour de lui la chaleur; la flamme diffuse autour d’elle sa lumière; le mouvement d’un corps solide jeté dans l’eau se propage de cercle en cercle jusqu’au bord. De même aussi le contact avec une personne vertueuse nous rend meilleur. A approcher un saint, même sans lui parler, vous vous sentez pénétré par je ne sais quelle aspiration à la vertu, au bien, à la sainteté.

De même le monde des esprits rayonne de chaleur, de lumière et de vertu. Une touche mystérieuse, intime, profonde, émane comme un effluve spirituel, communiquant qualités et perfections.

Pourquoi donc ne recevrions-nous rien de tout cela de l’esprit céleste qui est toujours à nos côtés ? Avec les plus grands théologiens, nous pouvons donc croire que son voisinage nous fortifie, nous purifie, nous rend de toute façon meilleurs que nous ne serions autrement. Cette influence bénéfique devient presque visible et palpable dans la vie des saints. Si eux, bien que faits comme tous les autres hommes, sujets aux mêmes passions et aux mêmes misères, s’élevèrent à une perfection quasi angélique, ne faut-il pas attribuer cette progression aussi à l’influence de l’ange ?

A Arrighini, Gli Angeli buoni e cattivi, Rome, 1937
Cité par George Huber, in Mon ange marchera devant toi, p. 95.

Je vous béni avec Jésus et Marie, soyez forts de votre foi en Dieu.
Mgr Antonio Maria

29 novembre 2012

RITE & CHANT GALLICANS


Le Rite Gallican

Le terme « rite gallican » désigne les rites de la liturgie catholique tels qu'ils étaient pratiqués en Gaule jusqu'au IXe siècle. Par la suite, notamment après les réformes carolingiennes et jusqu'à la fin du XIXe siècle, on a généralement attribué ce nom aux liturgies célébrées selon les rites propres à une majorité des diocèses de France.

La liturgie gallicane est assez mal connue, car son organisation n'a pas survécu telle qu'elle était à la réforme de Charlemagne. Par sa structure, la liturgie gallicane est apparentée à la liturgie wisigothique de l'Espagne, qui connait une grande prière sacerdotale composée de pièces mobiles. On y constate, au VIIe ou VIIIe siècle av. J.-C., une influence des usages orientaux, notamment du rite syriaque oriental.

Par la suite, on a souvent appelé "rite gallican" les liturgies locales des diocèses de France.  Héritières des liturgies de la Gaule, mais fortement romanisées depuis le réforme de Charlemagne, notamment par l'introduction du Canon romain, ces liturgies néo-gallicanes se caractérisent par le faste déployé et le nombre de ministres officiant lors de la messe solennelle.

Leur maintien après le Concile de Trente et la réforme liturgique de saint Pie V a été justifié par le fait qu'elles avaient plus de deux cents ans d'existence. Cependant, au XVIIIe siècle, on constate une prolifération assez anarchiques des livres liturgiques français et des diocèses qui n'avaient jusqu'alors pas de liturgie propre se créent la leur, s'inspirant des liturgies des territoires voisins ou, assez souvent, de la liturgie parisienne.

Lors de la négociation du concordat de 1802, le Saint-Siège accorda sa reconnaissance tacite à ces liturgies. Ce n'est que suite à l'entreprise de dom Guéranger pour restaurer la liturgie romaine que les diocèses de France, pendant la seconde moitié du XIXe siècle, adoptèrent progressivement l'usage romain, non sans conserver, avec l'accord de Rome qui devenait source de cette liturgie, quelques rites de leurs anciens livres et certaines coutumes immémoriales.

Chant gallican

Le Gallican est le nom donné au chant liturgique des chrétiens de Gaule, sous la dynastie Mérovingienne.  Sa disparition est due à une réforme effectuée sous Pépin le Bref: ce dernier a imposé au royaume Franc une liturgie commune afin d'unifier son royaume. Il a choisi le chant de l'Empire romain (Chant vieux-romain), bien que les rares documents contemporains restants décrivent le Gallican comme étant somptueux et le chant de Rome comme très plat. Cette réforme subite aura pour conséquente la fusion de ces deux chants pour donner le chant messin, plus tard renommé chant grégorien.



24 novembre 2012

Les sept visages de Marie-Madeleine




Par Laura Wincker  
Article paru dans la revue N°204 

Ce sujet a été mis à la mode par l’ouvrage Da Vinci Code. Elle apparaît comme étant la compagne présupposée du Christ. Mais qui était Marie-Madeleine en réalité ?   Les évangiles se réfèrent à la présence des «Saintes Femmes» qui accompagnent Jésus.   Marie-Madeleine apparaît à quatre reprises mais en fait, trois personnages se confondent dans la figure de cette femme. 

La Pécheresse repentie

Marie-Madeleine apparaît d’abord comme la Pécheresse repentie, la prostituée de laquelle Jésus va extraire sept démons. Lorsque le Christ se rend chez Simon au commencement de sa prédication, une femme apparaît, et va l’oindre avec des parfums, pleurer à ses pieds, les lui laver et les essuyer avec ses cheveux : lorsque Simon réagit en demandant au Christ pourquoi il se laisse toucher par cette femme impure, le Christ lui répond : «Tous ses péchés seront remis car elle a montré beaucoup d’amour» (Luc). Ainsi Marie-Madeleine est-elle associée aux notions de purification et de rédemption.

Marie de Béthanie

Marie-Madeleine se confond ensuite avec Marie de Béthanie, sœur de Marthe et Lazare. 

À l’approche de sa crucifixion, le Christ se rend chez Simon le Lépreux où apparaît de nouveau Marie de Béthanie, qui va venir l’oindre complètement d’un parfum très riche. Lorsque Judas parle de gaspillage, Jésus lui répond de la laisser faire, car il s’agit en réalité de son onction funèbre. 

Les quatre Évangélistes évoquent la présence de Marie-Madeleine au pied de la Croix en compagnie des autres Saintes Femmes, Marie et sa sœur. Selon l’apôtre Jean, c’est Marie de Magdala qui constate le tombeau vide, qui voit la première le Corps de Gloire du Christ et parle à Jésus ressuscité. Celui-ci la charge de transmettre ses paroles aux apôtres. 

Marie-Madeleine en France

L’avènement de Marie-Madeleine en France est d’abord lié à cette traversée de la Méditerranée, miraculeuse, extraordinaire, avec famille et compagnons sur un frêle esquif sans voile, jusqu’au petit port des Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle transmet l’Évangile à Marseille et dans sa région, pour s’installer ensuite dans une grotte qui deviendra la Sainte-Baume, lieu de pèlerinage et de vie monastique. 

À partir du Vème siècle, des récits la citent et l’associent à Saint-Maximin où elle aurait été enterrée. Des pèlerinages ont lieu et, tout au long du Moyen-Âge, on emprunte le «Chemin des Rois». En 1295 sont construits un couvent et la basilique gothique St Maximin, protégée par les Dominicains. Cet endroit reste un lieu de pèlerinage assez fréquenté jusqu’à la destruction de la basilique et de la grotte à la Révolution, puis tout sera restauré en 1859. 

Les traces de Marie-Madeleine dans les Évangiles dit «apocryphes»

Depuis la première moitié du XXème siècle, l’on a des indications parallèles sur la figure de Marie-Madeleine, que nous livrent les textes gnostiques et les Évangiles dits «apocryphes». (1) Parmi ces nombreux évangiles, Marie-Madeleine est en réalité très peu citée, l’on a trois éléments que l’on peut associer à sa présence.

La compagne de Jésus

L’Évangile de Philippe fait allusion à Marie de Magdala comme compagne de Jésus : «Trois marchaient toujours avec le Seigneur, Marie sa mère et la sœur de celle-ci, et Myriam de Magdala que l’on nomme sa compagne. Car Myriam est sa mère, sa sœur et sa compagne. […] 

Le Seigneur aimait Marie plus que tous ses disciples et il l’embrassait souvent sur la bouche. Les autres disciples le virent aimant Marie et lui dirent : «Pourquoi l’aime-tu plus que nous tous ?» Le Sauveur leur répondit et dit : « Comment se fait-il que je ne vous aime pas autant qu’elle ?»[…]». 

Ce texte évoque les noces spirituelles, mystiques entre Dieu et l’âme humaine déchue, qui se réalisent grâce au Souffle, l’Esprit, que communique le Christ à ses véritables disciples initiés par un baiser sur la bouche, pour les faire entrer dans la chambre nuptiale. C’est également par le baiser que s’opère la transmission entre initiés. 

Marie-Madeleine, modèle du disciple parfait

Myriam de Magdala apparaît plus logiquement comme le modèle du disciple parfait. C’est la raison pour laquelle les autres disciples sont jaloux. Symboliquement elle présente l’union du masculin et du féminin comme l’image en ce monde de l’union de l’âme à Dieu. 

C’est l’union de l’anima-animus, l’union du Roi et de la Reine que l’on trouve dans l’Alchimie, union qui donne naissance au Soi, l’Enfant de Lumière, l’Enfant de Sagesse, le «Germe d’Or». C’est l’Illumination, le moment où l’âme se restitue jusqu’à son plan céleste. 

Le maître représente le maître extérieur mais aussi le maître intérieur, le Principe du Logos qui, par la voie de la Sagesse, en union avec l’âme, conduit à cet état d’éveil, de restitution. Il s’agit donc d’une union purement spirituelle et de cette Etreinte sacrée, ne naît pas un être de chair, ce qui serait, pour les Gnostiques, descendre encore dans la matière et donc dans l’obscurité, mais une âme lumineuse qui remonte au Ciel. 

Marie-Madeleine, la mémoire de Jésus

Dans l’Évangile dit «de Marie», Marie-Madeleine est présentée comme celle qui conserve le souvenir de Jésus, que les autres disciples ne connaissent pas. Elle est une sorte de mémoire. Pierre dit à Marie : «Sœur, nous savons que l’Un Seigneur t’a aimée différemment des autres femmes. Dis-nous les paroles qu’Il t’a dites, dont tu te souviens et dont nous n’avons pas connaissance.» 

André met en doute les propos de Marie, relayé par Pierre qui ajoute : «Est-il possible que l’Un Seigneur se soit entretenu avec une femme sur des secrets que nous nous ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes, écouter tous cette femme ? L’a-t-il vraiment préférée à nous ?» 

Il s’agit donc d’une véritable relation maître-disciple, le disciple étant dépositaire du secret ultime, c’est l’initié qui a reçu l’enseignement. 

Les deux modèle de Marie-Madeleine : la Vierge et l’Amante

Les textes bibliques et évangéliques mentionnent deux archétypes féminins que l’on retrouve dans le christianisme : la Vierge, qui apparaît en réalité avant les Évangiles, comme l’archétype de la Mère, la Déesse-mère universelle, Démeter ; l’Amante divine ou la «prostituée», la maîtresse, la fiancée, la courtisane, celle qui est amoureuse, qui apparaît déjà en Mésopotamie avec le mythe d’Ishtar, riche et complexe, autre facette de l’archétype Aphrodite. 

L’âme cherche à s’unir à la Lumière

L’archétype de l’Amante sous-tend l’interprétation symbolique, gnostique, du «mythe» de Marie-Madeleine : le Christ est présence de la Lumière, du Logos, et Marie-Madeleine symbolise la Sainte Fiancée, l’âme qui cherche par l’intermédiaire d’Éros à s’unir de façon mystique à cette Lumière. 

«Lorsque vous ferez les deux êtres un, que vous ferez le dehors comme le dedans, et le haut comme le bas, et si vous faites le mâle et la femelle en un seul afin que le mâle ne soit plus mâle et que la femelle ne soit plus femelle, alors vous rentrerez dans le Royaume.» 

L’Évangile de Thomas évoque ainsi la nécessaire recherche d’une complétude, d’une unité, d’une harmonie pour s’accomplir, en assumant la dualité du monde, ses difficultés. 

Dans une autre clé, Marie-Madeleine et l’Apôtre Jean sont deux figures initiatiques. Jean représente le pôle masculin, en rapport avec le Logos, c’est l’enseignement ésotérique ; Marie-Madeleine est le pôle féminin lié à l’Amour, à l’Eros, c’est la puissance de l’immanence qui reçoit la Lumière. 

Ainsi, Marie-Madeleine présente de multiples visages, un mystère que l’Histoire n’a pas fini d’élucider. 

(1) Voir article sur écrits gnostiques page 10

A lire 

Les sept visages de Marie-Madeleine, Jacqueline Kelen, Les éditions du Relié, 2006 
Marie-Madeleine et le Grand Œuvre, Brigitte Barbaudy-Ngoma, MCOR, 2004 
Marie-Madeleine et Jésus, Richard Khaitzine, MCOR, 2005


Je vous béni avec Jésus et Marie, soyez forts de votre foi en Dieu.
Mgr Antonio Maria