26 septembre 2014

Vénérable Père François Gaschon

L’enfance

C’est au village de La Molette, de la paroisse d’Auzelles, qu’est né François Gaschon. Ses ancêtres y étaient établis depuis au moins trois générations. Benoît, son père, avait épousé Anne Palasse le 2 novembre 1726. Une famille de paysans et artisans tisserands – le tissage a été durant le XVIIIe siècle une grande activité dans toute la campagne ambertoise – quelque peu aisés, dans laquelle naîtront sept enfants, dont trois ne vivront guère. François est le second ; il naît le 30 août 1732, et, selon l’usage d’alors – la mortalité infantile était importante, et l’on voulait absolument assurer le salut éternel des petits –, il est baptisé dès le lendemain en l’église d’Auzelles, par le vicaire M. Vacheron.


Le prêtre missionnaire

François Gaschon commença son ministère comme vicaire de l’abbé Jacques Savignat à Saint-Amant-Roche-Savine. C’était alors une grosse paroisse de 1.600 âmes, située sur le tracé de la nouvelle route de Clermont à Ambert et Montbrison, laquelle avait été ouverte deux ans plus tôt. Mais au bout d’un an et demi, François part pour Toulouse, à la suite encore de son frère Annet-Marie, pour prendre comme lui ses grades universitaires en droit canonique. Bien plus tard, Louis, leur plus jeune frère – alors âgé de onze ans –, viendra aussi s’y faire recevoir docteur in utroque iure. François, pour sa part, suivit en 1758 et 1759 les cours qui lui permirent de se faire recevoir bachelier en droit canonique le 17 juillet 1760.


Le prêtre réfractaire

En 1789, le Père Gaschon a cinquante-sept ans. Il se trouve alors à Banelle. Dans les premiers temps, rien ne changea de la vie de la mission : communauté de prêtres séculiers, les missionnaires diocésains n’étaient pas touchés par la suppression des ordres religieux (février 1790). Mais la mission diocésaine restait très liée à Mgr de Bonal. Or, celui-ci avait pris d’emblée une position résolument hostile aux transformations en cours, à l’opposé d’une grande partie de son clergé, qui en attendait un certain nombre de  réformes assurément nécessaires. De ce fait, il ne fut élu que de justesse député aux États Généraux de 1789. Ce fut d’ailleurs pour démissionner avec fracas, dès le mois de février suivant, du Comité ecclésiastique de l’Assemblée constituante qu’il présidait. Dans sa lettre pastorale du 23 novembre 1790, il dénonça la Constitution civile du Clergé, adoptée le 12 juillet précédent. Refusant le serment de fidélité prévu par la loi, il fut déclaré démissionnaire par l’administration du département le 25 janvier 1791, et remplacé le 13 février par l’oratorien Jean-François Perrier, directeur du collège d’Effiat.


L’aumônier de l’hôpital d’Ambert

Dans cette paroisse, l’ancien curé Imarigeon reprenait officiellement possession de sa cure le 17 avril 1802. Mais, âgé de quatre-vingt-deux ans, il ne pouvait prendre efficacement en main la réorganisation de la paroisse, qui comptait alors dans les 6.000 habitants, dont plus de la moitié dans la campagne. Mgr de Dampierre le remplaça donc dès le 16 novembre par Louis-François de Rostaing, l’abbé Imarigeon restant toutefois sur place. Le nouveau curé, né en 1755, et originaire du diocèse de Lyon, s’était réfugié pendant la Révolution auprès de sa sœur, qui vivait en Livradois. Il était d’allure très « ancien Régime ». Sa nomination vint semble-t-il troubler les plans échafaudés par la bourgeoisie ambertoise pour mettre en place un prêtre issu de leur rang ; en outre, Rostaing montrait de l’estime pour l’ex-conventionnel Maignet, qui avait indubitablement protégé la région durant les troubles de la Terreur. Malgré le travail qu’il réalisa pour remettre en état la paroisse – restauration de l’église, secours aux pauvres, remise en route des associations paroissiales, etc. –, le curé fut donc bientôt l’objet d’une campagne de détraction sournoise. Par ailleurs, le petit nombre de prêtres – le curé et ses deux vicaires, ainsi que deux prêtres fort âgés – présents sur cette vaste et populeuse paroisse ne permettait pas de répondre de façon satisfaisante aux immenses besoins de ce temps de reconstruction : catéchismes, visites des malades et des pauvres, confessions, restaient trop souvent en souffrance.

Je vous béni avec Jésus et Marie, soyez forts de votre foi en Dieu.
Mgr Antonio Maria

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+++Dom Antonio Maria MIRANDA +++Régent Apostolique